Présenté le 12 octobre 2021 par le président de la République, le plan France 2030 est destiné à « accompagner les transitions des secteurs d'excellence » dont le secteur agricole. L’objectif ? « Investir dans une alimentation saine, durable et traçable » à l’horizon 2030. Pour cela, une enveloppe de 2 milliards d’euros a été débloquée, dont 40 millions d’euros (initialement 20 puis doublé au mois de mai) réservés à l’agriculture pour « accélérer la révolution agricole et agroalimentaire ».
40 millions d’euros attribués à l’Agriculture
Ce montant, constitue le premier guichet de soutien réservé à l’acquisition d’équipements innovants, et engagés dans la 3ème révolution agricole. Après la 1ère - chimique, la seconde - mécanique, cette 3ème révolution laisse place au numérique et à la robotique. Pour ce faire, une première vague portée par FranceAgriMer a été initiée en avril ayant pour objectif la « réduction des intrants phytopharmaceutiques et des engrais de synthèse ». Voici la liste des matériels éligibles :
- Drones de télédétection
- Capteurs connectés
- Matériels connectés et innovants
- Robots désherbeurs autonomes
- Innovations techniques de filière
Le plafond des dépenses présentées dans la demande d’aide est fixé à 40 000€ HT (150 000€ HT pour les CUMA), et le taux d’aide varie de 20 à 40% selon le matériel.
Drones de télédétection
C’est le matériel qui attire notre attention dans cette liste : les drones de télédétection. La télédétection renvoi à l’acquisition d’informations à distances (ex : des images) à l’aide de capteurs ou de caméras plus ou moins spécifiques : visibles/RGB (même technologie de caméra que nos smartphones) , Multispectrales (infrarouge et proche infrarouge) ou encore thermiques. Il servent par exemple à photographier les parcelles (cf : orthophotographie), compter et détecter les animaux, analyser la vigueur et l’état sanitaire des cultures… Aujourd’hui, ils constituent donc un maillon clé dans la pratique de l’agriculture de précision.
Pour rappel: « L’agriculture de précision est une stratégie de gestion qui rassemble, traite et analyse, les données spatiales, temporelles et individuelles et les combine avec d’autres informations pour orienter les décisions de gestion modulée relatives à la plante ou à l’animal en vue d’améliorer l’efficacité des ressources, la productivité, la qualité, la rentabilité, et la durabilité de la production agricole ».
Si l’on en reprend les termes principaux, les données spatiales (informations sont notamment obtenus des campagnes d’acquisitions d’images par drone, et la gestion modulée renvoie indirectement à l’objectif formulé de la première vague : « la réduction des intrants phytopharmaceutiques et des engrais de synthèse ». En effet la gestion modulée consiste à limiter le recours aux intrants, en appliquant la « bonne dose, au bon endroit et au bon moment ».
Quid des drones d’épandage ?
C’est le matériel manquant de cette liste, les drones d’épandage comme les DJI Agras T10 et T30 ne sont pas évoqués et donc non éligibles. On peut invoquer dans cette décision la législation en France qui n’autorise pas encore les épandages par drone de produits phytopharmaceutiques avec AMM(= Autorisation de Mise sur le Marché, retenir l’ensemble des produits conventionnels) et ce, malgré les bénéfices rapportés lors des expérimentations menées sur les vignes avec des produits biologiques.
Ce qu’il faut retenir
Cette 1ère vague portée par FranceAgriMer a été un réel succès. En effet, il aura fallu que quelques semaines pour que l’ensemble du budget soit distribué, signe de l’intérêt que portent les acteurs agricoles à réduire l’utilisation des intrants phytopharmaceutiques et des engrais de synthèse dont les prix ne font que s’envoler. Les drones de télédétection ont suscité une demande de la part de ces acteurs, et feront sans aucun doute parti des plans des prochaines vagues ou programmes. On peut espérer et s’attendre au vu des avancements de la législation, que les drones d’épandage tel que les DJI Agras T10 et T30 y seront ajoutés au même titre.
Si vous avez des questions, contactez votre équipe ABOT au 02.35.00.38.80 ou par mail à contact@abot.fr